
Anorgasmie fĂ©minine đ« : en parler pour avancer
Parler de plaisir, de désir, de satisfaction intime reste encore délicat. Pourtant, de nombreuses femmes rencontrent des difficultés à atteindre l'orgasme, sans oser mettre de mots sur ce vécu intérieur. Lorsqu'il devient constant, ce trouble porte un nom : l'anorgasmie. DiscrÚte, souvent silencieuse, elle peut générer incompréhension, culpabilité ou solitude. Mieux la comprendre est une premiÚre étape essentielle pour cheminer vers plus de sérénité dans sa vie intime.
L'anorgasmie dĂ©signe l'incapacitĂ© persistante ou rĂ©currente Ă atteindre l'orgasme, malgrĂ© une stimulation sexuelle jugĂ©e suffisante. Elle peut ĂȘtre primaire (la personne n'a jamais connu d'orgasme) ou secondaire (elle disparaĂźt aprĂšs une pĂ©riode oĂč elle Ă©tait prĂ©sente). Elle ne concerne pas uniquement la vie sexuelle avec un·e partenaire, mais aussi les expĂ©riences personnelles, comme la masturbation.
Souvent, ce trouble s'installe sans bruit. Il peut se manifester par une diminution progressive du plaisir, une frustration croissante, ou un désinvestissement de la sexualité. Dans certains cas, l'orgasme est remplacé par une tension qui ne trouve pas d'apaisement.
Voici quelques signes qui doivent alerter :
Ces signes ne sont pas Ă juger. Ils mĂ©ritent d'ĂȘtre accueillis avec bienveillance, et explorĂ©s, si vous le souhaitez, avec l'aide d'un professionnel.
L'anorgasmie n'a pas une seule cause. Elle est souvent multifactorielle, mĂȘlant dimensions physiques, psychologiques, et relationnelles. Identifier ce qui est Ă l'origine du trouble est essentiel pour trouver la solution la plus adaptĂ©e.
Sur le plan physique, certaines pathologies chroniques peuvent altérer la sensibilité ou la réponse sexuelle : troubles hormonaux, diabÚte, douleurs pelviennes, ou encore séquelles post-chirurgicales. Certains traitements, comme les antidépresseurs ou antihypertenseurs, peuvent également inhiber l'orgasme.
Mais les causes sont aussi souvent psychologiques : stress intense, anxiété de performance, fatigue mentale, ou encore séquelles de traumatismes passés. Un manque d'estime de soi, une mauvaise image corporelle ou une éducation rigide peuvent freiner l'abandon nécessaire au plaisir.
Enfin, le contexte relationnel joue un rÎle majeur : conflits non exprimés, manque de communication, absence de confiance, ou pression dans la relation peuvent freiner l'accÚs à l'orgasme.
Si ce trouble dure depuis plusieurs mois, s'il impacte votre bien-ĂȘtre ou votre relation, ou si vous vous sentez isolĂ©e dans ce vĂ©cu, il est tout Ă fait lĂ©gitime de consulter. GynĂ©cologues, sexologues ou thĂ©rapeutes spĂ©cialisĂ©s sont lĂ pour vous accompagner sans jugement.
Le diagnostic commence toujours par un échange. Un professionnel vous posera des questions sur votre histoire sexuelle, vos ressentis, vos expériences passées, et l'impact émotionnel de ce trouble. Il s'agit de poser un cadre de compréhension globale, et non de mettre en cause ou de chercher un coupable.
Un examen médical pourra compléter cette évaluation pour éliminer toute cause physiologique (inflammation, trouble hormonal, effet secondaire médicamenteux). Parfois, un bilan sanguin ou hormonal est proposé.
Des questionnaires ou grilles d'auto-Ă©valuation peuvent aussi aider Ă prĂ©ciser les mĂ©canismes en jeu : perte de dĂ©sir, inhibition, douleurs, manque d'excitation, peur de lĂącher priseâŠ
Ce parcours permet de distinguer l'anorgasmie d'autres troubles (vaginisme, dyspareunie, baisse de libido), et d'orienter vers l'accompagnement le plus adapté.
Il existe des solutions. Et surtout, elles sont multiples, car chaque femme est différente, chaque histoire est singuliÚre.
La thĂ©rapie sexuelle est l'une des approches les plus efficaces. Elle peut ĂȘtre individuelle ou en couple, selon le besoin. Elle aide Ă explorer la relation au corps, au dĂ©sir, aux croyances limitantes, Ă l'histoire intime. Des exercices concrets sont souvent proposĂ©s : relaxation, respiration, visualisations, techniques d'exploration corporelle.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) permet de travailler sur les pensées automatiques négatives, les peurs, ou les blocages liés à la performance ou à la culpabilité.
CĂŽtĂ© mĂ©dical, un ajustement de traitement (notamment si vous prenez des antidĂ©presseurs) ou une prise en charge hormonale peut ĂȘtre envisagĂ©e.
Il est aussi possible d'agir via l'Ă©ducation sexuelle, la redĂ©couverte de son corps, les exercices de renforcement du plancher pelvien, ou des pratiques de pleine conscience appliquĂ©es Ă la sexualitĂ©. La communication avec le ou la partenaire, si vous ĂȘtes en couple, est Ă©galement un levier puissant pour retrouver la confiance.

Que faire en premier lieu ?
Oui. On estime qu'une femme sur trois vivra un jour une difficulté à atteindre l'orgasme. Ce n'est ni honteux, ni rare.
Parfois oui, notamment si elle est liĂ©e au stress ou Ă un passage de vie particulier. Mais un accompagnement bienveillant permet souvent de retrouver plus rapidement un mieux-ĂȘtre.
Gynécologue, sexologue, thérapeute formé en santé sexuelle. L'important est de choisir quelqu'un avec qui vous vous sentez en confiance.
Oui, dans la majorité des cas. Mais il n'existe pas de solution unique. Le travail est souvent global : corps, émotions, relation, mental.
L'anorgasmie n'est pas une fatalitĂ©. C'est un message de votre corps et de votre ĂȘtre, une invitation Ă explorer en douceur ce qui vous Ă©loigne de votre plaisir. Vous avez le droit de ne pas savoir, de ne pas ressentir, de chercher, d'essayer. Et surtout, vous avez le droit d'ĂȘtre entendue, accompagnĂ©e, soutenue. Le chemin vers une sexualitĂ© Ă©panouie commence par une question simple : qu'est-ce que je ressens, vraiment ?
Je peux vous accompagner dans cette exploration bienveillante et sans jugement.
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